Une missive.

Un homme, que personne chez les Tsuchis ne connait, entre dans le palais et se dirige ici-même. Bien que personne ne l'ait jamais vu, il semble connaitre les lieux à la perfection, comme s'il était déjà venu, ou comme s'il avait été particulièrement bien informé.

L'homme à l'allure musculeuse, bien qu'inconnu de tous, à des manières et une façon de bouger qui rappelleraient aux Tsuchis avertis une personne qu'ils ont bien connus. Une personne dont ils n'ont entendu parler depuis longtemps.

L'étranger sort de sa besace un parchemin. Une fois la missive hors de son sac, il la déplie et l'affiche au mur destiné à cet effet. L'écriture, tout comme les manières de l'inconnu rappellent cette personne...

"Chers Tsuchis,

Je ne sais pas si je peux vous appeller mes amis, nombre d'entre vous ne me considèrent certainement plus comme tel après mon départ alors que je n'ai cessé de penser à vous en ces termes et que c'est ainsi que j'aimerais vous appeller aujourd'hui.

Je veux vous faire savoir que je n'ai oublié aucun d'entre vous, que je pense à vous et à notre magnifique cité chaque jour que Shankara me permet de vivre.

Les raisons de mon départ, vous les connaissez tous, vous qui avez lu la lettre que j'ai envoyée avant de patir. Par contre ce que j'ai fait après mon départ, et où j'étais personne ne le sait, pas même celle que j'ai aimé. Et je ne vous le ferais pas savoir pour le moment, en tous cas pas mon lieu de résidence, j'ai d'autres choses à vous révéler.

Tout ce temps, loin de vous et de Denkaro, j'ai pensé, médité. J'ai effectué une sorte de pèlerinage. J'avais presque perdu la foi, et un tel acte est impardonnable. Alors j'ai décidé de vous quitter, dans le but de savoir si j'étais toujours digne de vénérer Shankara et de faire partie du peuple guerrier.

J'aurais mis le temps, mais je sais maintenant comment le savoir. Shankara a toujours été ma seule et unique déesse, et ceci n'a pas changé. Quand à savoir si je suis toujours digne d'être Tsuchi, c'est à vous que je m'en remets.

Voilà l'objet de cette missive : me considérez vous toujours comme l'un des vôtres, ou suis-je désormais à vos yeux, un simple déserteur ?

La suite de mon périple dépandera de votre réponse... Une partie de ma destinée est entre vos mains.

Pour ceux qui accepteront de mon répondre, je vous demanderais de remettre vos réponses à mon apprenti ici présent, qui viendra me les remettre. Je vous demanderais simplement de ne pas chercher à le suivre.

Il y a de nombreuses choses que j'aimerais vous dire, et j'espère pouvoir le faire un jour de vive voix.

Je vous demande pardon, humblement et simplement, veuillez pardonner ma plus grosse erreur.

Lundar."

Après avoir affiché la missive, l'apprenti de Lundar prend place sur un siège non loin de là et entreprend la lecture d'un ouvrage théologique.

docthib se balladait furtivement dans les environs comme à son habitude lorsqu'il remarqua cette missive peu commune de par la qualité de son parchemin et de son écriture...

Intrigué il s'en approcha pour la lire...

...

Il n'en croyait pas ses yeux !

C'était Lundar le grand chevalier disparu qui s'adressait au peuple !

docthib s'empressa de sortir de son sac de quoi répondre à l'ancien chef de guerre.

Après avoir écarté quelques rondins, deux trois alliages, et s'être prit la main dans un de ses pièges à loup, doc sortit son carnet, plein de miettes de pain, duquel il arracha une page.

Puis il chercha une table ou un quelconque autre support pour écrire confortablement... sans succès.

Ainsi son regard se posa sur un homme assit qui lisait un vieil ouvrage en Hiaste.

"Excusez-moi... êtes vous l'apprenti du seigneur Lundar ?"

L'homme hocha la tête de façon positive sans décrocher de sa lecture

"Bien ! Voyez-vous je suis un peu embêté, je souhaiterais répondre à la missive mais il n'y a pas de table par ici...
Je me disais donc que je pourrais peut-être... éventuellement ... écrire sur votre dos ... hu ?

L'homme releva la tête et lança à l'archer un regard à la fois d'incompréhension et de défi

"MERCI !
je savais que vous accepteriez !..."

En un rien de temps le jeune homme installa sa feuille dans le dos de l'apprenti et commença sa rédaction...

Citation :

Sir Lundar,

Quelle agréable surprise d'avoir de vos nouvelles après tant de temps !

Des rumeurs laissaient croire que vous aviez péri durant votre exil.

Votre départ fut une grande incompréhension et une déception pour beaucoup. Un abandon au moment où le royaume avait le plus besoin de chefs tel que vous.

En tout cas, malgré ces faits, Shankara vous a ramené jusqu'à votre ville natale, car votre foi n'a d'égale !
C'est pour cette raison, ainsi qu'au nom de toutes les batailles que nous avons menés ensemble, que je serais heureux de vous revoir à nouveau parmi nous.

Car nous nous devons d'être unis pour le meilleur et pour le pire, tant que nos ennemis ne seront pas complètement essouflés.

Que la légende du Grand Lundar renaisse dans le coeur des Tsuchis, c'est tout le mal que je vous souhaite.

Bien à vous.

docthib

... une fois terminé, l'archer remit le message à l'apprenti qui laissa paraître des petits signes de douleur.

Voilà pour vous !

docthib rangea son carnet, récupèra ses affaires et reprit son chemin

Après son voyage dans les dangereuses contrées de l'île de Mirage, TWL entre dans le palais faire son rapport d'expédition au roi. Il aperçoit alors la missive et la lit.

« Lundar ! Quelle surprise ! » pensa-t-il.

Il décida de lui répondre, transforma un caillou enchanté en papier, et griffonna le mot suivant :

TWL a écrit:

Chevalier Lundar,

Votre départ fut une grande déception pour beaucoup de Tsuchis. Vous aidiez le royaume à subsister en ces temps lointains, et quelques-uns peinent encore à le faire resplendir aujourd'hui. Nous aurions bien besoin d'un vétéran pour éclairer notre lanterne en ces temps sombres, et c'est avec joie que je vous accueillerai parmi nous.
Cependant, votre longue absence m'intrigue, et quelques précisions seraient nécessaires pour effacer les doutes qui me traversent l'esprit, aussi minimes soient-ils.

Ne baissez pas les bras, vieil ami, et que Shankara vous guide !
TWL

Yindo n’est pas du genre à aimer les surprises.
Toutefois, même si son masque empêchait quiconque de voir son sourire, n’importe qui aurait pus remarquer que cette nouvelle était loin de lui déplaire.

Lundar… Il n’était jusqu’alors plus qu’un souvenir pour notre jeune roi mais cette missive réveillait en lui peines et joies passées.
Leur relation aura toujours été très compliquée, c’est une vérité indéniable.
Leur amitié aurait pus être inébranlable si elle n’avait pas si souvent été entachée par de vaines disputes et froides traîtrises.
Naturellement, tout n’était pas de la faute du bretteur. Il avait lui aussi son lot d’erreurs et il en reconnaissait la plupart.

Mais comment oublié ? Yindo n’avait pas la réputation d’être rancunier mais s’il pouvait se targué d’une chose, c’est de tirer leçon de ses défaites.
Tout au long de son règne il avait prit pour credo de laisser sa chance à tout le monde, c’est ainsi qu’il avait volontiers accepté de sacrer Lundar chevalier Tsuchi alors qu’il avait abandonné le royaume des guerriers pour rejoindre les marchands.
Avec du recule il vous affirmera sans aucun doute que s’était un bon choix mais c’est cette même volonté de pardonner qui l’avait poussé à laisser rentré l’ignoble Chappu.
Oh certes, osé comparés Lundar à ce déchet serait une insulte indigne de lui… Mais sa naïveté de jeunesse avait maintenant fait place à de la suspicion.

Et si ?
Et si Lundar avait changé ? En mal. Après tout n’avait-il pas déjà fait preuve qu’il était trop impulsif ?
Et s’il décidait de nous trahir une nouvelle fois ?
Et s’il recommençait sa « propagande anti-Yindo » ?

Oui mais…
Avec le temps seul les bons souvenir ne restent-ils pas ?
Connerie oui ! Au mieux les mauvais se sont atténués. Mais certes, les bons sont restés aussi vifs…

Yindo ne savait que penser, que choisir. Il restait les yeux dans le vide avec pour seule compagnies ses doutes et ses souvenirs.

Finalement, sa nature sembla reprendre le dessus. Son introspection était parvenue à la conclusion qu’il serait stupide de claquer la porte à son ancien ami.
Et puis, avec humour il pensa que si Lundar repartait encore une fois… Ce ne serait pas la première fois et qu’il avait prit l’habitude ! De plus même si à chaque fois cela va été un coup dur pour lui et le royaume, ils s’étaient toujours relevés, encore plus fort.
Et enfin, sa curiosité lui criait de l’accueillir afin de voir ce qu’il était devenu et comment cette histoire allait évoluée.

Assit sur trône, le roi claqua des doigts et un homme sortit de l’ombre, près à recevoir ses ordres.

« Gin, apporte moi une plume, de l’encre et un parchemin vierge de bonne qualités veut-tu…
… Oh et une table aussi s’il te plais, je n’aime pas écrire sur mes genoux »

« Il en sera fait selon vos désires mon bon roi »

Le majordome fit une courbette avant de disparaître derrières les grandes portes rouges de la salle de trône.

Quelques minutes plus tard, tout le matériel qui lui était nécessaire était devant lui et il se mit au travail.

« Lundar, mon ami.
Vos erreurs ne sont pas oubliées. Mais elles sont en partie pardonnées.
Je compte vous laisser une autre chance pour vous permettre de vous rattraper. Toutefois, je vous préviens, si vous décevez la confiance que je renouvelle en vous, je ne serai plus aussi clément…
Enfin, Je suis certain que nous pouvons tous les deux repartir du bon pied et faire du bon travail, ensemble.
Donc, je ne peux dire qu’une chose : Bienvenue à la maison, j’attend avec impatience notre prochaine rencontre »

Yindo n’avait pas voulu s’étendre et coucher toutes ses pensés sur le papier. Une bonne discussion en tête à tête était préférable. Aussi était-il plus judicieux de resté le plus neutre possible sans paraître froid pour autant.

Le jeune roi sorcier cacheta sa lettre de son sceau.
Un instant il songeât à apporter lui-même sa missive à l’apprenti de Lundar mais finalement ses doigts claquèrent de nouveaux et le majordome se présenta de nouveau à ses cotés.

« Gin, pourrais-tu apporter ce message au jeune page de Lundar ? Et profite en pour faire quérir Sarovia, j’ai à lui parler »

« Il en sera fait selon votre volonté mon seigneur ».

L’histoire est en marche, l’avenir nous dira si son choix fût de bonne ou de mauvais augure.

le soir tombé, le soleil laissait sa place a la lune et a sa pénombre,
soudain les portes du palais furent ouverte en fracas, c'était double-j, qui aprés avoir abusé de raku a la taverne, avait entendu des rumeurs disant que le seigneur lundar avait envoyé son jeune apprentis au chateau;
la vue trouble, le pas hésitant, double-j remarqua en s'appuyant au mur, un parchemins qui ce démarquait des autres, il lut tant bien que mal les écrits du seigneur lundar...
Aprés quelques reflexions il hurla: "ou qu'il est l'apprentis de lun-dar, blurps ..."
un jeune homme s'avanca a lui en ayant toute fois quelques inquietudes vis a vis de son interlocuteur...
l'homme saoul grifonna quelques mots sur un morceau de papier qui trainait dans sa besace, il le remit au jeune page et pris la direction de sa monture, toujour en titubant.

le pauvre page, se posant mille et une questions, ouvris le parchemin où il pus lire c'est quelques phrases, plutot bien écrite malgrés l'etat de l'auteur:

Citation :

cher lundar, tu ne te rapelle surement pas de moi, je ne suis qu'un simple tsuchis tout ce qu'il y a de + ordinaire;
cepandant moi je me souvient:
je me souvient de ce chevalier qui essaillait de reveiller le peuple,
je me souvient de ce patriote qui aurait tout fais pour son royaume,
je me souviens de ce tsuchis fier de porter sur lui le rouge sceau du royaume
je me souvient aussi de cette legende qui nous a quittée, qui a fait des erreurs, mais qui n'est au final qu'un homme comme les autres

pour moi la question ne se pose meme pas, tu n'as jamais cessé d'etre tsuchis, et je serais fier a mon tour de combattre les vils ennemis auprés de grand seigneurs comme toi

bien a toi, double-j, lieutenant des loups de leïra

aprés une breve lecture il remis sous son manteau de cuir les écrits qu'on lui avait confié, puis alla ca rassoir.